Le Mali ne s’arrête pas à Bamako
Du 23 au 29 Juillet 2017, j’effectue une visite à Sikasso la ville du Kenedougou (ville arrosée, ville humide) pour participer à la 11ème édition d’Oxyjeunes. Au cours du trajet reliant Bamako à Sikasso, j’ai fait un constat aberrant que je ne pouvais pas garder pour moi.
Le voyage est toujours bien pour la personne qui voyage et on dit même que lorsque l’on voyage, il faut avoir deux seaux le premier pour donner et le deuxième pour recevoir Tout ce que l’on peut dire c’est que j’en ai beaucoup reçu surtout en humilité et en grâce. J’ai eu la chance de sillonner quelques pays en Afrique et beaucoup de régions du Mali avec nos activités associatives mais je n’avais jamais prêté aussi attention aux choses les plus évidentes et les plus simples.
La vie dans la capitale nous fait oublier l’essentiel, la chaleur humaine, l’attention, un sourire, une compassion mais pas de la pitié. Nous voilà à moins de 60 Kilomètres de Bamako que nous avons l’impression d’être dans une forêt, on aurait dit qu’on était à 200 kilomètres de Bamako hors de ces fumées nauséabondes que dégagent les multiples véhicules. La nature verdoyante en cette période hivernale s’étendait à perte de vue. Hors de tout bruit, juste la nature et moi, rien n’avait d’importance.
Nous nous sommes arrêtés en chemin pour faire des courses et faire des besoins et c’est là que je me suis rendue compte de toutes les faveurs dont on jouit pourtant nous n’apprécions jamais ce que l’on a, nous passons notre temps à nous plaindre. Ce petit village dont je tairais le nom est aux alentours de Bamako pourtant ces habitants ne jouissent d’aucuns privilège d’être à côté de la capitale. Une ville qui pourtant a toutes les raisons de se plaindre de ne pas avoir d’électricité, de ne pas avoir accès à l’eau potable et d’être obligée d’aller puiser de l’eau au puits avec des maisons faites de banco et de devoir craindre une forte pluie qui va tout emporter.
Un bonheur simple
Malgré tous ces problèmes, j’ai été profondément marquée par le bonheur que ces personnes expriment, toujours conviviales, des personnes qui prennent la vie du bon côté comme si nous n’étions pas sur la même terre. A Bamako, nous parlons de droits des femmes de droits des enfants, de gouvernance : est ce que ces personnes pourront comprendre cela ? Est-ce que les besoins essentiels ne sont pas plus importants que les droits ? Pourtant, ils semblent heureux sans tout ça.
Pendant que j’étais en pleine méditation avec la nature, je fus très blessée de voir un village qui avait été victime d’inondation, le village de Thiola. Toutes les personnes ayant leur maison inondée étaient arrêtées au bord de la route comme si le fait de regarder les voyageurs passer les faisait oublier leur peine d’être sans toit sous une forte pluie. Durant un moment dans le bus il y eut une ambiance glaciale nous pouvons imaginer ce que ces personnes vivent mais nous ne pouvons jamais comprendre. Ces personnes avaient d’autres priorités que de parler de Constitution. Enfin, s’ils savent ce que c’est et qu’est ce qui est dit dedans.
Tachons réellement de penser à cela : le Mali ne s’arrête pas qu’à Bamako. Il faut voyager au fond du Mali pour connaitre les vraies problèmes. En tout cas de ce voyage, mon défi c’est de connaitre mon chez moi, de m’imprégner des vraies préoccupations de la population même si je ne peux rien faire pour eux, je n’ai que mon sourire sincère à les offrir et sentir leurs peines en l’espace d’une seconde avant de retourner à Bamako la ville artificielle. Ne l’oublions jamais que le Mali ne se limite pas à Bamako.
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