Mon voyage à Tombouctou au Mali
Du 08 au 10 Aout 2017, j’ai effectué une visite dans la cité des 333 saints de Tombouctou au Mali. Etant originaire de Tombouctou, ce voyage m’a permis de me ressourcer, d’apprendre un peu plus sur mon histoire celle des Harmas, de faire des visites historiques et des excursions sur les dunes de sable.
Tombouctou suscite l’intérêt aux quatre coins du monde c’est une ville qui est réputée pour être mystérieuse car on ne peut jamais tout connaitre sur cette ville même les grands historiens ne connaissent pas toute l’histoire que regorge cette terre, elle est réputée ville savante et de science pour les manuscrits qui datent depuis plusieurs générations.
Elle a aussi une renommée de terre sainte car c’est une terre qui a hébergé beaucoup de saints d’où l’appellation la ville des 333 Saints.
L’histoire de Tombouctou commence en 1080 lorsque des Touaregs Imaq Charren qui nomadisaient entre les abords d’Arawane, une localité qui se situe à 250Km de Tombouctou et vers le Fleuve Niger. Ils y cherchaient des pâturages. Au cours de leur voyage, ils les arrivaient de se stationner à Amadia (35 km de Tombouctou) qui était une terre très fertile remplie d’arbres.
Les animaux avaient suffisamment à manger, mais l’endroit n’était pas adaptée à la vie humaine car il avait beaucoup d’insectes et de moustiques qui empêchaient les hommes d’y rester longtemps. C’est alors qu’ils se sont encore déplacés et leur destination fut Tombouctou.
Ils ont creusés un puits et l’ont confié à une vieille femme qui s’appelait Bouctou et lorsque l’on demandait ces hommes où ils allaient ils répondaient « Nous allons à Tim-Bouctou » qui signifie en Tamashek le puits de Bouctou (le nom de la vieille dame).
Cette femme a refusé de partir malgré les tentatives de ses petits-enfants elle refusa de les suivre sous prétexte que c’est ici sa place et que sa vie c’est désormais de garder le puits et les affaires de ceux qui partaient à la recherche de pâturage. Grâce au refus de cette dame, une grande ville pleine de mystères et d’histoires porta son nom.
Le puits fait maintenant partie des patrimoines culturels de la ville et est jalousement gardé au musée municipal de la ville.
Quelle place pour la femme après avoir été fondé par une femme…
Le musée municipal de Tombouctou est le lieu où sont conservés les objets anciens de la ville, des objets qui donnent des repères sur l’historique de nos aïeux, sur leur manière de vivre et les différentes ethnies qui se sont succédé.
Dans le musée, une grande partie est réservée aux instruments de musique traditionnels dont le Tamtam appelé ‘’Ndiarka’’ parce qu’à l’époque il n’y avait pas de télévision ni de moyens de distraction et c’était à la femme tombouctienne de faire tout pour garder son mari à la maison et après le diner la femme se mettait à jouer de la musique.
« Je dirais bien nos grands-mères connaissaient bien la valeur de l’homme » commenta Alpha Mahamane, guide touristique à Tombouctou.
Toujours dans le musée, sont exposées les différentes parures qu’utilisent la femme Tombouctienne pour se rendre à des cérémonies et les treize condiments qui font la cuisine Tombouctienne. A la base, l’art culinaire de Tombouctou comprend 12 condiments mais le 13ème n’est autre que le sable car le vent souffle tellement au Nord que l’on retrouve le sable dans toutes les sauces.
Tombouctou est une ville dont l’Histoire ne tarit jamais et dont on ne se lasse de découvrir et de faire découvrir. La suite de l’Histoire des 333 Saints et de l’Architecture Tombouctienne qui d’ailleurs donne une grande place à la femme dans un autre article de blog.
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