Être une femme africaine en 2020 (3ème partie)

Article : Être une femme africaine en 2020 (3ème partie)
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17 septembre 2020

Être une femme africaine en 2020 (3ème partie)

Dans le cadre de la journée Internationale de la Femme Africaine, j’ai décidé d’écrire une série d’articles sur qui est la femme africaine de 2020.

La Femme moderne des grandes villes :

Cette femme africaine réside dans les capitales ou les villes administratives. Elle est à l’image de la modernité, qui pense et comprend le monde, qui agit pour ses droits et a compris qu’elle ne doit plus rester en marge du développement. Elle est scolarisée, diplômée de grandes écoles de son pays ou de l’étranger, elle est parfois surdiplômée. Son voyage éducatif n’est pas toujours sur des îles douces car de même que pour la femme rurale, il y a des facteurs qui peuvent favoriser son abandon scolaire. Elle est indépendante, tient un business ou travaille en entreprise, elle sait ce qu’elle veut qu’elle soit allée à l’école ou pas, est impliquée dans la politique ou la société civile, elle cherche à se faire une place. Elle est connectée, étant exposée au monde moderne, elle sait rester droite dans les bottes de ses repères tout en prenant un peu de chez tout le monde, elle voyage, elle est épouse, mère ou encore célibataire, elle est décomplexée, belle, se cultive, lit beaucoup. Elle est souvent taxée de femme qui cherche à ressembler aux blancs, et qui n’est véritablement pas l’image de la femme africaine. Mais elle est tout aussi africaine que celle qui est dans les milieux ruraux.

Ses journées ne sont pas du tout libres, première à se réveiller, à faire le petit déjeuner pour son mari et préparer les enfants avant d’aller au travail. Au travail aussi elle doit s’investir beaucoup plus que son homologue homme si elle ambitionne d’avancer dans sa carrière ou d’avoir une promotion très prochaine. De retour Du bureau fatiguée, elle est tenue de préparer le diner et de passer du temps avec sa famille. Cette femme se demande souvent à quoi ressemblera le repos pour elle car elle est celle qui fait tout en même temps. Elle est souvent défavorisée dans le monde du travail. En effet, les femmes sont discriminées dans le monde du travail car beaucoup d’entreprises refusent d’employer des femmes pour la raison qu’elles ont droit à des congés de maternité après leurs accouchements. Leur accès à certains postes stratégiques n’est toujours pas facile car à un moment, beaucoup feront le choix de ne pas prendre des postes à grande responsabilité pour pouvoir s’occuper de leurs enfants. La vie de cette femme africaine moderne est souvent faite de sacrifices : le sacrifice de renoncer à un rêve pour sa famille, le sacrifice de s’effacer pour sa famille. Ces femmes sont le synonyme du courage et de la détermination car elles gèrent leurs foyers avec brio tout en donnant de bons résultats dans leurs espaces de travail.

Il y a aussi cette femme africaine moderne qui n’aspire pas à être mariée, qui n’aspire pas à avoir des enfants, qui souhaite juste vivre pour réaliser ses rêves, qui ne vit que pour sa carrière et son ambition. Ce genre de femmes dans la société africaine est perçu comme un mauvais exemple. Elle subit sa société car elle a choisi de vivre autrement que l’ordre établi par la société. Elle est intellectuelle, elle est féminine, belle et apprêtée, elle est occupée et préoccupée. Selon Diaraye Diallo, Guinéenne d’origine vivant au Sénégal « Être une femme africaine de nos jours, c’est une femme évoluée, le fruit de plusieurs siècles de combats. En plus de notre don de boussole familiale, mais aujourd’hui nous sommes présentes dans toutes les instances. La femme africaine d’aujourd’hui ne fait pas que rêver, elle ose réaliser son rêve, s’élève dans la société, inspire les hommes, fait les hommes ; elle ne se définit pas à lui. Nous continuons le combat de nos mères pour inspirer les générations futures. À mon avis, la femme africaine a toujours eu un statut différent de celle de la femme occidentale. Ce que je veux dire dans ce sens c’est qu’elle a toujours eu des tâches importantes dans la société. On nous persuade aujourd’hui qu’elle a longtemps servi qu’à effectuer les tâches ménagères ; mais l’histoire nous a appris que ce soit Ya Asantewa ou les Amazones du royaume du Dahomey ces femmes ont pu être des guerrières dans une société patriarcale. »


A la femme africaine moderne, on peut aussi ajouter la femme rurale qui a quitté son village pour venir travailler dans la ville. Elle est souvent aide-ménagère, cuisinière, étudiante, vendeuse ambulante. Elle se déplace souvent pour venir dans la ville qui est aussi un Eldorado pour elles chercher soit leurs trousseaux de mariage, poursuivre leurs études ou faire de l’argent lorsque les récoltes dans les villages ne portent pas leurs fruits. Il y en a aussi qui ont fui leurs villages pour échapper à un mariage forcé ou aux conditions de vies souvent précaires. On ne parle pas toujours d’elles mais elles sont les vraies partenaires des femmes modernes. Elles occupent et colorent l’enfance de beaucoup d’adultes car elles prennent soin des enfants de leurs patronnes, elles tiennent la maison en l’absence des maitres de la maison. Leurs droits sont assez souvent bafoués et piétinés par la femme moderne. Elles n’ont parfois pas de répit, elles subissent souvent des brimades de certaines femmes, se font parfois violer par son patron ou un membre de sa famille. Ces femmes ayant aussi été en contact avec la ville, de retour dans leurs villages ont souvent du mal à se réadapter à la vie au village. Elles commencent alors à aussi expérimenter ce dualisme identitaire une fois de retour dans leurs communautés d’origine. La ville devient pour elles un bon ou un mauvais souvenir selon ce qu’elles ont vécu. Certaines aussi surtout les étudiantes, finissent par avoir un travail dans la capitale et espèrent refaire leurs vies dans la capitale mais le poids culturel qui interdit aux femmes dans certains pays de vivre seules fait qu’elles retournent sans le vouloir. Son seul espoir de rester dans la capitale c’est si elle tombe sur des hôtes gentils qui sont prêts à l’accepter encore sous leur toit, ou espérer avoir un mari dans la capitale pour s’y installer. Elles sont courageuses, résilientes, belles et sont les wonderwoman car elles sauvent des vies.

La femme africaine de la Diaspora

L’autre femme africaine de la diaspora est celle qui, à la recherche d’un meilleur avenir pour ces enfants quitte son pays ou son continent pour d’autres horizons. Cette femme est admirable car elle décide de laisser tout ce qu’elle connait, tout ce qu’elle aime pour une vie meilleure. Elle est célibataire, épouse, mère, indépendante, fait de petits boulots ou occupe des postes à grande responsabilité car le système ne lui permet pas de rester inactive et dont son insertion professionnelle n’est pas toujours facile. Cette femme est celle qui est en constante explication, et constamment en conflit avec elle-même afin de garder ses repères, de préserver son identité et son histoire, sa fierté pour sa communauté d’origine. Elle n’est toujours pas acceptée ou la bienvenue dans sa communauté d’accueil, elle ne reçoit pas toujours des sourires chaleureux mais elle est aussi légitime où qu’elle soit. Elle appartient tout autant à l’Afrique qu’à sa communauté hôte. Elle contribue à perpétuer l’héritage africain en inculquant ses valeurs, son histoire à ses enfants car elle espère ardemment qu’il n’ait point de rupture entre sa descendance et l’Afrique. Elles sont organisées, s’organisent, s’entraident entre elles car elles savent qu’elles resteront une grande famille surtout en terrain étranger. Elles contribuent énormément à l’économie locale à travers des initiatives qu’elles créent en Afrique. Elles participent au développement de leurs pays tout comme celles vivant en Afrique. Elle n’est pas très loin de la femme moderne africaine, elle incarne la diversité et la richesse de leurs trajectoires, leurs engagements et leurs combats stimulent la jeune génération. Elles sont inspirantes, intelligente, fortes, déterminées et résilientes. Elles sont par-dessus tout féminines, belles et africaines.

La Femme africaine est tout simplement une question de choix !

La femme africaine selon moi c’est être une force féroce qui détermine son existence dans un monde assez décidé à lui dire qui elle est ou que faire de sa vie.  Elle définit et choisi elle-même les paramètres de sa vie.

Après avoir expliqué la théorie selon laquelle la femme africaine a évolué et s’est diversifiée, sont différentes mais riches de cette différence, je conclurai par ces questions : Être une Femme africaine est-il basé sur votre interprétation de votre culture et l’effet qu’elle a dans votre vie quotidienne ? Est-ce la façon dont vous parlez votre langue maternelle ?  Ou, est-ce quelque chose d’aussi superficiel que votre apparence en général ? Être femme africaine se limite-t-elle à la couleur de peau ? A la situation géographique ? Aux vécus ou tout simplement un sentiment ? Fily Keita, entrepreneure malienne à cette question répond que « La femme africaine d’aujourd’hui est entreprenante, émancipée et brave. Elle est une inspiration pour sa génération et celle qui suivra. Sans la contribution de la femme, il n’y a point de développement. Malgré les multiples obstacles qui freinent son émergence, elle arrive à exceller dans tous les domaines. Elle se fixe des objectifs et arrive à les atteindre. »

A la base de mes expériences, de mes différentes recherches sur la femme africaine, j’ai exposé ma vision de la femme africaine actuelle même s’il existe encore d’autres modèles de la femme africaine qui ne figurent pas sur ce présent texte, d’où ma question à tous, Alors selon vous qui est la femme africaine de nos jours ?

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